La liaison ferroviaire Lyon-Turin, solution ou problème ?
Lyon – Turin : un projet engagé et indispensable
En quoi le projet apparaît-il comme une solution ?

La création d’une réelle structure sur le plan européen
L’Union Européenne est depuis quelques années très engagée dans la réduction de la consommation des ressources naturelles et des émissions de GES. C’est pourquoi elle met en place des politiques permettant un respect à la fois de l’environnement mais aussi des citoyens européens. Actuellement, les services routiers sont efficaces mais beaucoup trop polluants et contribuent ainsi à une accélération du réchauffement climatique. Le Lyon-Turin promettant une moindre pollution atmosphérique serait ainsi plus en accord avec les engagements européens.
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Par ailleurs, l’Union européenne tente de créer, depuis 1992, un réseau central qui serait ainsi perçu comme le système circulatoire européen. Ce réseau regroupe 9 couloirs ferroviaires dont le neuvième est le « corridor méditerranéen ». L’idée de ce couloir est de créer une véritable liaison Ouest-Est permettant de relier l’Espagne à l’Ukraine. De nombreuses lignes ont été réalisées et améliorées afin de mener à bien cette liaison. Toutefois, le Lyon-Turin se révèle être le maillon manquant de ce corridor méditerranéen et bloque ainsi la création de cette structure européenne tant désirée. Et cela en dépit du fait que l’Europe contribue à hauteur de 40% au financement de la partie transfrontalière du projet, à savoir la le tunnel de base entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse.
Une France engagée pour qui le projet est une nécessité
Lors du sommet franco-italien du 27 septembre 2017, les deux sujets binationaux aÌ€ l’affiche étaient d’un côté l’actionnariat de STX France, et d’un autre la poursuite du Lyon-Turin. Au sujet de la liaison ferroviaire, il a été retenu que « La France et l’Italie confirment l’importance stratégique de la section transfrontalière de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, qui fait partie des réseaux trans-européens de transport et dont la réalisation repose sur des accords internationaux. Les deux États soulignent que les travaux préliminaires sont désormais en voie d’achèvements et que le lancement des travaux ultérieurs, notamment pour la réalisation du tunnel de base est en préparation ».

Ainsi, on peut donc voir que le Lyon-Turin sort renforcé par ce sommet et que ce dernier est perçu par le président français comme un projet essentiel et au cœur des enjeux énergétiques et environnementaux actuels en ce qui concerne le transport de marchandises.
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​Par ailleurs, si la France est aussi déterminée, c’est car la non-réalisation de ce projet entraînerait une inévitable mise de côté du pays puisque les tunnels des Alpes sont considérés comme des freins aux échanges. Ce qui signifie qu’en réalité la création de cette liaison serait une véritable arme économique qui permettrait de densifier et d’accélérer les échanges à la fois franco-italiens mais aussi internationaux.
Des avantages à l’échelle régionale comme à l’échelle locale
À l’échelle régionale, le Lyon-Turin semblerait être un projet d’avenir qui permettrait à la ville de Lyon de s’affirmer dans le fameux réseau des métropoles européennes. Par ailleurs, aujourd’hui les deux territoires régionaux ont des taux de pollution très élevés et cela s’explique en partie par les milliers de poids-lourds qui transitent entre les deux villes chaque année. La liaison ferroviaire Lyon-Turin serait ainsi une alternative qui permettrait de lutter contre la pollution et le réchauffement climatique global tout en fluidifiant le trafic routier.
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En outre, les retombées économiques pour les entreprises de la région représentent également une part cruciale des avantages qui sont assimilés au projet. Tout comme la création de nombreux emplois pour les populations locales. D’après une étude sur les retombées locales de la liaison, on s’aperçoit qu’en mars 2018, 439 personnes travaillaient sous la direction du promoteur public TELT. À ces dernières s’ajoutent 301 autres personnes employées par les groupements d’entreprises aÌ€ l’œuvre sur le chantier (à savoir Eiffage, SPIE Batignolles, etc.). Parmi toutes ces personnes, 52% sont originaires de la Maurienne, et 68% de la région. On peut donc affirmer que jusqu’à présent, le chantier a tenu ses promesses en terme de création d’emplois à l’échelle locale.
